• Mission Ounianga 2015

    Mission Ounianga 2015

    La première mission de terrain du projet franco-tchadien ArRéLaT a eu lieu entre le 22 novembre et le 21 décembre 2015 dans la région des lacs d’Ounianga, province de l’Ennedi, au nord du Tchad.

    Mission Ounianga 2015

    Pour cette première mission, il a été choisi de se joindre aux équipes constituées dans le cadre du projet FSP Grands Écosystèmes Lacustres du Tchad (GELT), à la fois pour des raisons logistiques et scientifiques. Nous avons en effet pu mutualiser nos moyens et partager un certain nombre de frais incompressibles, au premier rang desquels le paiement d’une escorte militaire assurée par la Garde nomade tchadienne. Nous nous sommes surtout inscrits dans une dynamique pluridisciplinaire particulièrement enthousiasmante puisque nous avons travaillé aux côtés d’équipe de géologues, de paléontologues, d’hydrogéochimistes et de socio-économistes.

    Lac Boukou, Ounianga Serir

    La mission Ounianga 2015 a concerné près d’une soixantaine de personnes dont une quinzaine de militaires assurant sa sécurité, qu’il s’agisse des dix membres de la Garde nomade tchadienne lors des voyages N’Djamena-Ounianga et Ounianga-N’Djamena ou des membres des garnisons locales lors des séjours à Ounianga Kebir et Ounianga Serir.

    Les membres de la mission proprement dite sont au nombre de 28 dont 22 appartenant aux équipes scientifiques et 6 assurant la logistique (chauffeurs, cuisinier, infirmier). La mission a également été suivie pendant une semaine par une équipe tournant un documentaire sur le projet GELT.

    Equipe Ounianga 2015

    Avec 40 entités archéologiques explorées ou inventoriées (dont 32 inédites) pour un séjour de seulement deux semaines effectives de travail sur le terrain, le bilan scientifique de la mission Ounianga 2015 est évidemment très positif.

    Plusieurs thématiques de recherche particulièrement intéressantes se dégagent pour les campagnes à venir :

    • une caractérisation des productions acheuléennes dans la région d’Ounianga, qui pourrait être abordée à travers un travail de prospection systématique et à travers la fouille du site de production ARLT05. La mise en œuvre d’une fouille aurait pour objectif principal la constitution d’un échantillon homogène et représentatif, mais également la recherche d’éléments susceptibles de faire l’objet de datations absolues (thermoluminescence, optically stimulated luminescence…).

    Biface acheuléen

    • un approfondissement des connaissances relatives à l’Atérien d’Ounianga notamment en ce qui concerne sa chronologie, compte tenu de l’importance de ce faciès dans les discussions portant sur la variabilité des industries du Paléolithique moyen / Middle Stone Age africain. Le site ARK2 pourrait jouer un rôle clé dans cette perspective, surtout s’il s’avère possible de dater la formation carbonatée ayant piégé des vestiges lithiques typiquement atériens. Par ailleurs, même s’il n’existe pas à proprement parler d’abri-sous-roche à proximité, du fait de la relative fragilité des grès de Nubie qui reculent rapidement sous l’effet de l’érosion, il n’est pas exclu de trouver des structures d’accueil en pied d’escarpement rocheux susceptibles d’avoir piégé et conservé des niveaux archéologiques en place. La recherche d’une séquence archéologique incluant des niveaux atériens sera une priorité pour les campagnes à venir.

    Pointe atérienne prise dans la brèche

    • une caractérisation des sites à structures de stockage excavées dans les formations carbonatées d’un point de vue chronologique, culturel et fonctionnel. Trois de ces sites ont été explorés dans la région d’Ounianga Serir et un a été découvert peu avant notre départ à Ounianga Kebir. Si nous envisageons un âge compris entre le Néolithique récent et l’Âge du Fer ancien, il ne s’agit pour l’instant que d’une hypothèse préliminaire qui demande à être confirmée ou précisée. Si des structures de stockage sont documentées pour ces périodes dans la zone sahélienne, une recherche documentaire devra également être entreprise pour rechercher d’éventuels éléments de comparaisons dans la zone saharienne.

    Mission Ounianga 2015

    Au vu de ces premiers résultats encourageants, notre souhait est évidemment de poursuivre les recherches sur le terrain lors d’une deuxième mission dans la région des lacs d’Ounianga au deuxième semestre 2016.

    Une version pdf complète du rapport de la première mission de terrain Ounianga 2015 est accessible en cliquant sur l'image ci-dessous.

     

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