Mission Ounianga 2016

La deuxième mission de terrain du projet franco-tchadien ArRéLaT a eu lieu entre le 16 octobre et le 13 novembre 2016 dans la région des lacs d’Ounianga, province de l’Ennedi, au nord du Tchad.

Cette deuxième mission a de nouveau été menée en collaboration avec les équipes constituées dans le cadre du projet FSP Grands Écosystèmes Lacustres du Tchad (GELT).

La mission Ounianga 2016 a concerné près d’une soixantaine de personnes dont une quinzaine de militaires assurant sa sécurité, qu’il s’agisse des dix membres de la Garde nomade tchadienne lors des voyages N’Djamena-Ounianga et Ounianga-N’Djamena ou des membres des garnisons locales lors des séjours à Ounianga Kebir et Ounianga Serir.

Les membres de la mission proprement dite sont au nombre de 34 dont 24 appartenant aux équipes scientifiques et 8 assurant la logistique (chauffeurs, cuisinier, infirmier).

Au cours de la mission, 30 entités archéologiques ont été explorées ou inventoriées (dont 26 inédites). Nous avons également procédé à des observations ou des prélèvements complémentaires sur deux sites découverts l'année précédente.

La priorité a été accordée au cours de cette campagne à la recherche de contextes archéologiques susceptibles de livrer des vestiges en contexte stratigraphique. Cet objectif a été atteint avec les sondages ARLT49 et ARLT54, même si les niveaux mis au jour semblent dater du Néolithique. Les efforts seront renouvelés au cours de la prochaine mission pour identifier des sites susceptibles de livrer des vestiges paléolithiques en contexte stratigraphique.

La mission 2016 a également livré son lot de surprises, notamment avec les découvertes inattendues de riches sites d’art rupestres et de preuves multiples de l’existence d’une métallurgie traditionnelle dans la région d’Ounianga.

Au rang des données novatrices figure également la redécouverte d’un passé récent mais précolonial, qui doit énormément aux enquêtes orales initiées par nos collègues chercheurs en sciences humaines, en particulier Christine Raimond. L’investissement de cette thématique dans le cadre de recherches archéologiques pourrait apporter des résultats extrêmement intéressants et novateurs.

Parmi les avancées attendues pour 2017 figure l’obtention des premières datations absolues par la méthode du radiocarbone. Elles permettront d’ébaucher le cadre chronologique des populations passées qui se sont succédé à Ounianga depuis la Préhistoire.

Au vu de ces nouveaux résultats encourageants, notre souhait est évidemment de poursuivre les recherches sur le terrain lors d’une troisième mission au Tchad. Pour la première fois, la mission archéologique franco-tchadienne ne bénéficiera plus de la dynamique du FSP GELT et sera amenée à fonctionner en autonomie des points de vue logistique et financier. Dans ces conditions, il paraît impossible de réaliser une nouvelle mission de terrain dans la région des lacs d’Ounianga. Il nous paraît donc judicieux de modifier peut-être temporairement le terrain de recherche de la mission archéologique franco-tchadienne. Au vu des résultats prometteurs de quelques prospections récentes réalisées dans la région du Guéra, il nous semble plus réaliste et tout à fait pertinent scientifiquement d’investir ce secteur plus accessible et plus proche de N’Djamena.

Une version pdf complète du rapport de la mission de terrain Ounianga 2016 est accessible en cliquant sur l'image ci-dessous.